- Prix François Bourdon – Audrey COLONEL-COQUET, pour sa thèse : « Histoire de la ganterie grenobloise des entreprises et des acteurs : une mutation de la fabrique à l’industrie puis à l’artisanat de 1789 à nos jours ». Thèse de doctorat en histoire contemporaine ; Université de Grenoble, sous la direction d’Anne Dalmasso. 882 pages et 528 pages d’annexes.
Dans sa thèse, Audrey Colonel poursuit une étude traditionnelle d’histoire industrielle en démontrant en quoi la ganterie est une activité majeure de la région grenobloise. Elle passe en revue le rôle des marchands-fabricants, la ganterie comme secteur industriel, les maisons de ganterie comme entreprises et enfin étudie les gantiers en tant que groupe social. Au même titre que la soierie lyonnaise, la lunetterie jurassienne, la rubanerie stéphanoise ou les articles de Paris, cette industrie – évidemment très différente de celle du Creusot – a contribué à dynamiser l’exportation française même si l’étude d’Audrey Colonel porte son étude à l’échelle d’un territoire tout en soulignant que la ganterie est reliée au luxe et au demi-luxe, à l’histoire de la consommation, à l’art du paraître et à la mode. L’auteur décrit bien évidemment les innovations et les techniques utilisées. Faisant preuve d’originalité, l’étude est poussée jusqu’à la période contemporaine en abordant la patrimonialisation des vestiges gantiers. C’est une sorte de promenade dans Grenoble à laquelle nous convie l’auteur en étudiant les traces architecturales révélant l’usage des immeubles consacrés à la ganterie, le monument en hommage à Xavier Jouvin inventeur jusqu’aux collections du musée Dauphinois.
- Le jury a particulièrement apprécié le travail de grande qualité de Yaël GAGNEPAIN : « Entre accaparement et contamination : l’appropriation industrielle de l’hydrographie à Roubaix (début du XIXe siècle – milieu XXe siècle) », Thèse en histoire contemporaine, Université de Lille, sous la direction de Béatrice Touchelay, 621 pages.
- Prix Jeunes chercheurs – Lucile TRUFFY, pour son mémoire de master : « C’est Formica, c’est formidable ! Trajectoire d’une entreprise, itinéraires marchands d’un matériau moderne et pollutions industrielles à l’âge du plastique (1951-1983) », mémoire de recherche en histoire, Sciences-Po Paris, sous la direction de Marie- Emmanuelle Chessel, 248 pages.
Le mémoire nous décrit l’aventure française du Formica. Elle démarre avec les trente glorieuses et se termine avec les années de crise qui suivent. Symbole de la modernité et du progrès le Formica résulte de deux inventions américaines : la bakélite, initialement développée pour ses propriétés d’isolant électrique et l’enduction de cette même bakélite encore chaude et pâteuse sur des feuilles de papier pour obtenir un matériau stratifié très résistant. Après de nombreux développements ce matériau pourra se présenter avec différents motifs qui ont fait son succès. La simple commercialisation du produit en France est rapidement complétée par l’installation d’une usine à Quillan dans l’Aude dont la production décuple entre la fin des années cinquante et le début des années soixante-dix. Le mémoire s’intéresse aux modes de commercialisation du produit et à la construction du marché au travers de la publicité, à l’arrivée de la concurrence, aux controverses liées aux problèmes de pollution et de santé au travail. A noter que le Formica a fait l’objet de peu de recherches et de publications.
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Le jury a particulièrement apprécié le travail de grande qualité de Vincent LEGLAIVE : « Renault Flins, usine symbole des transformations des industries 1980-2010 », mémoire de recherche en histoire, Université de Paris Nanterre, sous la direction de Xavier Vigna, 910 pages (dont 619 pages d’annexe).